Paris-Roubaix 2024 ne peut être comparée au Tour des Flandres, bien que les deux courses soient des Monuments du cyclisme, séparées de quelques jours seulement. Si elles partagent les pavés et une place prestigieuse dans le calendrier, Paris-Roubaix 2024 se distingue par ses exigences physiques spécifiques, son profil sans relief et son terrain extrêmement sélectif. Pour Tadej Pogacar, récent vainqueur du Ronde, le défi est de taille.
Contrairement aux monts explosifs du Tour des Flandres, Roubaix impose un effort continu où la puissance brute prévaut. Pogacar l’a d’ailleurs admis : cette course lui semble moins adaptée. Ici, les coureurs s’installent sur la selle, usent de leur poids pour avancer sur les secteurs pavés, et affrontent une usure progressive.
Julian Alaphilippe en est la preuve. Malgré son explosivité, il n’a jamais pu briller à Roubaix. Les caractéristiques des Flandres, avec leurs côtes courtes et pentues, mettaient en valeur son rapport poids-puissance. À l’inverse, la reine des classiques exige un gabarit plus robuste, endurant et constant.
Comme le rappelle Philippe Gilbert, la stratégie diffère totalement. Peu de relances, peu d’accélérations, tout se joue sur l’endurance et la capacité à encaisser les vibrations et les imprévus. Même la performance de Pogacar sur les pavés du Tour 2022 reste incomparable face aux 50 km de tronçons redoutables de Roubaix.
Dimanche, ce ne sont pas seulement ses adversaires que le Slovène devra dominer, mais aussi la route elle-même. Paris-Roubaix 2024, c’est un univers à part, où seuls les plus résistants peuvent prétendre à la victoire.
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