Si l’AJFT, l’Association des Joueurs de Football du Togo, en collaboration avec Radio Sport FM qui, mensuellement, décerne un trophée pour honorer le footballeur le plus en vue en cette période donnée savait, nul doute qu’elle penserait à l’ex portier du puissant club burkinabé ASFA Yennenga en ce moment précis. Son nom, Akora Aboè Koffitsè. Ce serait lui qui sonnerait la rupture. Ce serait luiqui permettrait à un gardien de s’offrir enfin cette distinction qui, depuis sa création, a toujours fait la part belle aux joueurs de champ. Surtout aux attaquants…

Depuis son retour dans le championnat d’élite du Togo après deux saisons passées au Burkina-Faso entre 2016 et 2018, l’ancien dernier rempart de la sélection nationale des cadets vice-champions d’Afrique (2007), se révèle comme l’ennemi N°1 des attaquants. Et sans tambour ni trompette. C’est à Womé, au sein de Maranatha FC qu’il fait la réécriture de son histoire, tout en silence, mais en écœurant pas mal d’attaquants. Il a laissé à chacun d’eux comme un goût très amer, en leur refusant catégoriquement l’accès à ces buts.Par sa classe, ses parades, sa grande assurance et son formidable potentiel.

De son premier match sous les couleurs de Maranatha FC lors de la 2e journée du championnat national de D1 à Bafilo contre Sara FC (0-0), à son premier derby du Grand Kloto face à Gomido FC de Kpalimé, en passant par ses rendez-vous avec le champion en titre, Koroki FC, dominé 1-0 (3e journée), l’AS OTR, battue 3-0 (7e journée), et le résultat nul (0-0) réalisé à Bassar contre Gbikinti FC (8e journée), Akora Aboè n’a pas cédé une seule fois quand il est lancé par le coach Amétokodo Messan, quoi que titulaire ou remplaçant. A Aného, lorsque le bateau de Maranatha FC a pris l’eau au stade de Kpota devant Gbohloé-Su FC, il était inexplicablement sur le banc. Et là, 25 minutes ont suffi pour que le staff technique comprenne son erreur de vouloir tenter une nouvelle rotation. Les Requins menaient déjà lourdement au score (3-0). Personne d’autre qu’Akora pour rentrer en jeu et arrêter l’hémorragie. Et il l’a fait. Si bien qu’à la fin, c’est sur 1-3 que les Messagers de Fiokpo ont perdu. Ce qui a fait de lui enfin, l’homme indispensable de Womé. Une sorte de carapace infranchissable.

Lundi 10 décembre dernier, et dans un match en retard de championnat très important pour son club face au frère « ennemi » du Grand Kloto, Gomido ; et où la défaite était interdite, il fallait pour Koffitsè de perpétuer son invincibilité de405minutes en gardant sa cage inviolée. Et donc, empêcher l’adversaire de marquer le moindre but !

Ce qui paraissait une lourde mission, visiblement, était pour Akora, un jeu. Et ce n’est pas faute d’avoir été menacé par les attaquants de Gomido FC. Il a tout simplement assuré de la manière digne d’un chien de garde dont la mission est de parer à toute sorte de nuisance.Un coup franc vicieux et puissant des 25 mètres rebondissant devant lui, et qu’il a sorti du pied droit ; une lucarne désespérément renvoyée de justesse sur sa barre transversale ; et une tête maitrisée contre toute attente. Le compte pouvait être salé pour les Messagers, pourtant légers dominateurs en première mi-temps. Et encore plus en seconde partie.

Quand on sait qu’en football, l’équipe qui domine et a une grande envie de marquer, expose le plus souvent son goal, c’est ce à quoi le public de Womé a assisté. Les contre-attaques sporadiques des Show Boys étant toutes d’une incroyable intensité. Il a fallu pour les défenseurs de Maranatha FC de faire preuve de beaucoup de vigilance, mais aussi pour son portier de jouer de sa classe et de son expérience pour garder le score vierge. La preuve, le bolide du redoutable attaquant adverse Messan Irellessah recueilli dans ses bras par Akora sans sourciller, et son sauvetage in-extremis à la…94e mn de ce match « où tout pouvait arriver ». Comme l’a reconnu en privé le patron des Messagers, Gabriel Améyi.

Quant à Akora Aboè Koffitsé, son contrat du jour semblait bien rempli. Et il pouvait s’en satisfaire : « Pour moi, c’est une satisfaction personnelle, parce que lorsque vous êtes gardien et vous ne prenez pas de but au cours d’un match, vous devez vous en réjouir ». Ce match bien fini, l’élégant portier né le 26 avril 1991 à Lomé, et qui a déjà connu l’aventure qui l’a conduit jusqu’en Chine en 2009 au sein de Dragons FC Gounghzou en D2 chinoise, à Kifézal FC en championnat d’élite du Ghana (2014-2015), puis tout dernièrement, à l’ASFA Yennenga entre 2016 et 2018, peut penser à la suite. Et la suite, lorsqu’il a été interrogé par la presse, « C’est d’abord le titre de champion avec Maranatha FC, ensuite, le retour en sélection nationale, et une nouvelle aventure vers d’autres cieux ».

Naturellement, toutes ces choses dont il rêve, ne lui seront acquises qu’à force de garder sa cage inviolée. Pour l’heure, on retient que, du haut de son 1,86 m et fort de ses 77 Kg, il le fait si bien. Car, rester imbattable durant  595 minutes, n’est pas donné à n’importe quelle carapace.

Yves de Fréau

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