Une année de travail et de sacrifices, une longue saison d’attente et d’espoir, et aujourd’hui il saisit naturellement et bonnement sa chance. Et démontre ce qu’il sait faire. Dimanche 23 septembre 2018 au stade municipal d’Atakpamé. Première journée du championnat national de football de D1. Aïgba Abdoul-Moubarak, jusque là, doublure d’Alassani Chérif, est lancé dans un match qui oppose Gbikinti FC de Bassar à l’AS OTR. Il ne pouvait rêver de meilleur endroit pour débuter sa saison. Le coup du sort qui lui tendait les mains a fait le choix du stade municipal d’Atakpamé. C’est là-même qu’il s’est révélé avec le club local, Ifodjé FC, pour le début de sa carrière en 2016 en deuxième division. Et où il avait mis tout l’Ogou dans sa poche. Beaucoup d’observateurs sportifs lui prédisaient alors un futur enchanteur. Et sa convocation en équipe nationale locale en cette année-là en disait long sur son talent surdimensionné. Un portier  de deuxième division sur la liste de la sélection nationale ? Cela n’arrive pas souvent. Sauf que…

Des prédispositions physiques naturelles

Sauf que le jeune Aigba Abdoul-Moubarak, à 20 ans en cette année 2016, dégage déjà des prédispositions physiques naturelles. Haut de son 1,83m, et fort de ses 73 Kg, il inspire une solidité incroyable, et impressionne par son autorité. Des qualités fortes naturelles auxquelles il ajoute son propre talent. Ces choses n’ont pas échappé aux dirigeants de l’AS OTR, et ils attendaient juste la fin de la saison pour l’incorporer sous leurs couleurs. Bon ou mauvais choix ? Difficile de répondre à cette question, car si sur le plan pécuniaire, le fils d’Aigba Adéwissi Touré et de Yérima Wassilatou se porte mieux, il va passer presque toute la saison à ronger son frein sur le banc. Un temps, (en mi-saison dernière) l’Etoile Filante de Lomé a tenté de le récupérer, mais son coach Gnéni Sébabi, au moment où le garçon s’apprêtait à signer le contrat avec les Bleus, n’a plus voulu s’en séparer. Il disait que l’AS OTR aura forcément besoin de lui un jour. Puis voilà !

Un dernier rempart très technique

Voilà que le dimanche 23 septembre 2018 au stade municipal d’Atakpamé, l’étudiant-champion (2017-18) de  la Faculté de Sociologie de l’Université de Lomé, est appelé à remplacer Alassani Chérif blessé à la 25e mn. On était encore loin de la pause, et dans son ancien jardin d’Atakpamé, il eut à réciter les mêmes gammes que celles auxquelles il avait habitué ce public.

Aïgba Abdoul-Moubarak qui a su rester à sa place de doublure de l’autre, et qui supporta toute une saison la situation à lui imposée par le coach Gnéni, a longtemps servi de cible aux attaquants de l’AS OTR pendant les entrainements. Une situation, dit-il, qui « l’a forgé davantage ». Ses premières minutes face à Gbikinti FC, sont la preuve qu’il n’a rien perdu de ses envolées et de sa conduite de balle, même hors de sa surface. Ceux qui le connaissent bien vous diront qu’il ferait un grand joueur de champ s’il n’était pas gardien de but. Tellement, il se révèle comme le dernier rempart le plus technique de notre championnat, un portier des temps modernes. Ça, le stade d’Agoè peut aussi le témoigner, lui,  dont le public a assisté le dimanche 21 octobre dernier au choc AS OTR-ASKO.

Bien que terminé sur une défaite 0-1 de son club, Moubarak a régalé l’assistance de son aisance à prendre les frappes au sol chaudes des attaquants adverses, de son élégance dans les buts et surtout de ses manières singulières de toucher et de conduire le ballon des deux pieds. C’est lui qui, à Aného lors de la 3e journée, a battu presque tout seul Gbohloé-su FC (0-1) par ses parades, ses face à face conquérants et sa souplesse. Un jour, alors qu’il s’entrainait avec l’Etoile Filante, l’ancien portier international, actuel entraineur des goals de la sélection du Togo, Agassa Kossi, disait de lui qu’il possède tellement de qualités, à son âge. Son mentor Kobana Spero, lui, est tombé sous le charme de sa simplicité, de son respect, bref, de l’enfant bien éduqué et poli qu’il est. Ce qui, avoue t-il, est « la principale raison de son attachement et de sa décision d’aider ce garçon à aller loin ». Demandez au garçon de vous parler de son plus heureux souvenir, il vous dira « C’est le jour où j’ai croisé sur mon chemin mon manager, M. Kobana Spero ». Du feeling partagé.

Yves de Fréau

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